Expensions Rédacteur en chef
Messages : 46 Points : 10006 Date d'inscription : 23/06/2011 Age : 39 Localisation : île-de-France
| Sujet: A la recherche du tueur de Marie-Jeanne Jeu 23 Juin - 5:12 | |
| Des militaires devant la maison de Marie-Jeanne MaxPPP Au lendemain de la découverte d’un corps au-dessus de Tournon, l’espoir a fait place à la peur. Les questions se bousculent autour de celui ou ceux qui ont tué, brûlé et enterré la jeune lycéenne.
En haut de la côte de Bombrun, quelques moutons ont repris leurs droits dans un enclos, occupé depuis le début de la semaine par les voitures et les camionnettes des médias français. Le « plateau », à quelques kilomètres de route en lacets serrés au-dessus de la ville de Tournon-sur-Rhône, a retrouvé son calme. Un calme relatif puisque, si les recherches engagées depuis dimanche pour retrouver Marie-Jeanne Meyer, 17 ans, ont cessé, c’est l’enquête judiciaire qui désormais bat son plein dans les environs. Les bénévoles, randonneurs, membres de la sécurité civile, pompiers ont disparu, avec l’espoir tenace de retrouver la jeune lycéenne vivante. Depuis mardi après-midi, les thèses d’un accident de jogging ou d’une fugue ont été radicalement mises à l’écart depuis la découverte d’un corps à quelques mètres d’effets appartenant vraisemblablement à Marie-Jeanne. Camouflé sous des feuilles et des branchages, partiellement calciné. Enterré dans une fosse carrée et soigneusement creusée, semblable à celles utilisées par les chasseurs pour enterrer les entrailles des gibiers.
Un meurtrier des environs ?
Les gendarmes sont partout sur le plateau. Un hélicoptère fait d’incessants passages, à basse altitude, au-dessus des quelques hameaux semés au bord de la route qui joint Tournon au village de Plats. Dans chaque ferme, chaque grappe de maisons, des gendarmes passent, cherchant à déterminer les noms des habitants, la superficie et la localisation précises des propriétés de chacun. Des gendarmes, tee-shirt « Investigation criminelle » sur le dos, chaussures de marche et paquetage imposant à l’épaule, partent explorer le réseau de sentiers qui dessert les environs de la « scène de crime », en tout cas le lieu de la découverte du corps, dans une zone « très escarpée » selon Christophe Raffin, procureur de la République de Privas (Ardèche). En apparence à mille lieues de tout, en réalité juste au-dessus de la ville, « à quelques dizaines de minutes à pied de la plaine » selon un chasseur habitant d’un hameau, par des sentiers peu aisés mais praticables.
Une localisation qui pourrait orienter les enquêteurs vers un ou plusieurs habitants des environs, tant il semble improbable qu’un visiteur occasionnel puisse connaître l’endroit. Malgré cette piste, les habitants du plateau ne veulent pas croire qu’un meurtrier vive si près d’eux, voire qu’ils le connaissent, le fréquentent, l’apprécient peut-être. « A mon avis, estime Geneviève (*), qui vit près de Marcou, un hameau des environs, il faut plutôt regarder dans les vignes, ou les abricotiers, les cerisiers. Il y a beaucoup de monde dans la région en ce moment, des gens qui viennent travailler pour la saison. » Son mari, lui, ne veut pas croire à l’hypothèse évoquée d’un chasseur. Un élément qui n’est pas encore écarté par les enquêteurs, d’autant que la chasse, malgré la saison, n’est pas totalement close. En effet, les agriculteurs, propriétaires forestiers, et certains chasseurs peuvent, en vertu d’un arrêté préfectoral, se livrer à la chasse au chevreuil, au sanglier, au renard, sous certaines conditions. Entre autres, depuis le 1er juin, respecter des horaires spécifiques, notamment le soir : de 18 heures jusqu’à une heure après le coucher du soleil. Coïncidence ? Marie-Jeanne a disparu juste après son départ pour un jogging, samedi vers 18 heures.
« Mes parents sont inquiets »
Près du lycée Gabriel-Faure, en plein centre de Tournon, quelques lycéens discutent à la sortie des épreuves du bac. Marie-Jeanne aurait dû, comme eux, passer mercredi matin l’épreuve de sciences naturelles. Tous racontent une jeune fille « discrète plutôt que timide », « très gentille ». Manon et Maëlle sont, comme Marie-Jeanne, en classe de première ES. « Ça fait du mal, avouent-elles. C’était une jeune fille ouverte, très bonne élève, parce qu’elle travaillait mais aussi parce qu’elle avait des facilités. » Charlène et Pauline ont un peu fréquenté Marie-Jeanne pour leur TPE (travail personnel encadré, un exercice de recherche sur un sujet choisi), avant que cette dernière choisisse d’étudier les phénomènes de propagande plutôt que leur sujet à elles, l’économie de la consommation de vin. Léa, une élève de terminale qui sort de son épreuve de biologie, avoue sa « peur ». « On a un peu de mal à se concentrer, mais on n’a pas trop le choix… Et puis mes parents sont inquiets, ils ne veulent plus que je sorte. » Nombreux sont ceux qui, parmi ces élèves, comptent participer à la marche organisée vendredi à 14 heures sur la place de l’Octroi de Tournon.
(*) Le prénom a été modifié.
Source : France Soir | |
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