Lucas-Martin Admin
Messages : 124 Points : 10276 Date d'inscription : 19/06/2011 Age : 42 Localisation : Paris
| Sujet: Bilan de l’avancement du plan de lutte contre les algues vertes en Bretagne Mer 6 Juil - 12:28 | |
| Le plan gouvernemental de lutte contre les algues vertes, lancé en février 2010, a franchi une étape décisive dans la mise en œuvre des premiers éléments de son volet préventif.
La version définitive des projets de territoires des baies de Saint-Brieuc et de Saint-Michelen-Grève a en effet été présentée par le Comité régional de suivi du Plan algues vertes du 30 juin 2011, présidé par le Préfet de région, Michel Cadot, et le Président du Conseil régional, Jean-Yves Le Drian. La charte de territoire de la Lieue-de-Grève, qui engage les différents partenaires du projet, a été signée en séance. Celle de la baie de Saint-Brieuc le sera dans le courant du mois de juillet.
Une démarche innovante d’appels à projets de territoires
Après une année de concertation, le projet de territoire de la baie de Saint-Brieuc a été validé vendredi 24 juin par la Commission Locale de l’Eau de la baie de Saint-Brieuc. Celui de Saint-Michel-en-Grève a été validé par l’ensemble des acteurs du comité territorial de concertation et à l’occasion du Conseil communautaire de Lannion-Trégor-Agglomération, mardi 28 juin. Les premières mesures de ces projets, visant à démultiplier les efforts déjà réalisés afin de réduire significativement les fuites de nitrates, vont donc être effectives dès 2011.
Chaque projet propose un diagnostic et une série de mesures de lutte contre les fuites d’azote (nitrates), assorties d’un plan de financement. Les aides publiques affectées au projet de la baie de Saint-Brieuc sont de 35,7 millions d’euros (M€). Le projet de Saint-Michel-en-Grève est aidé à hauteur de 10,4 M€.
Les mesures préventives du plan de lutte contre les algues vertes font l’objet d’un accompagnement financier de l’État, du Conseil régional, du Conseil général des Côtes d’Armor, du Conseil Général du Finistère et de l’Agence de l’eau, à hauteur de 120 M€ pour l’ensemble des huit baies du plan gouvernemental. Ce montant sera complété par les aides de l’ADEME aux projets de méthanisation et par celles de l’Agence de l’Eau aux projets d’assainissement non collectifs.
Le projet de territoire de la baie de Concarneau vient d’être déposé. Il sera prochainement soumis à l’avis du Comité scientifique. Les projets de territoires des baies de Douarnenez, puis des baies de la Fresnaye (22), du Douron (29), de l’Horn-Guillec (29) et du Quillimadec (29) seront déposés dans de courant du second semestre 2011.
Un volet pédagogique volontaire et innovant, réalisé au moyen d’analyses de reliquats d’azote
Les analyses de reliquats visent à mesurer les quantités de nitrates contenues dans des échantillons de terre, afin d’identifier d’éventuelles surfertilisations des sols. La campagne 2010, réalisée sur les deux baies pilotes, s’est très bien déroulée puisque 98 % des agriculteurs ont accepté l’accès de leurs parcelles aux préleveurs. 75 % des résultats sont corrects à moyens. Ils ont été transmis aux 1670 agriculteurs concernés, avant d’être exposés en comité de suivi du plan de lutte, le 12 avril 2011. Les analyses de reliquats d’azote seront étendues à trois baies finistériennes en 2011 (Douron, Douarnenez et Concarneau),et concerneront 790 exploitations agricoles supplémentaires. Elles seront faites sur l’ensemble des baies algues vertes en 2012.
Un schéma de ramassage désormais opérationnel
En 2010, le ramassage quotidien des algues vertes a été pour la première fois systématique. Pour 2011, tout est d’ores et déjà organisé, avec les élus locaux, pour que le ramassage des algues vertes se déroule selon ces mêmes préconisations. En outre, les préfets de départements veillent à ce que les règles de protection des usagers des plages et des personnels chargés de la collecte des algues soient strictement respectées.
L’État apporte une aide au ramassage de 910 000 €. Il s’engage à maintenir sa participation financière pour les deux prochaines années. Au 30 juin 2011, un total de 15 000 et de 10 000 tonnes d’algues vertes a été collecté respectivement dans les Côtes d’Armor et le Finistère.
Le plan algues vertes prévoit également des expérimentations de ramassage des algues vertes en mer. L’objectif de ces expérimentations est notamment de vérifier qu’une réduction du stock d’algues en intersaison pourrait réduire l’importance de la marée verte d’une année sur l’autre. Initiée en 2010, l’expérimentation du ramassage en mer se poursuit en 2011 à travers la mise en place d’un chantier expérimental dans la Baie de Lannion, mobilisant quatre machines et permettant de tester les effets d’un déstockage massif au début de l’été et à l’automne.
Enfin, un schéma régional de traitement des algues collectées est en voie de finalisation. En 2010, les efforts se sont concentrés sur la baie de St Brieuc (unité de traitement de Launay Lantic et unité de traitement des Châtelets). Sont actuellement en cours d’étude 3 projets de traitement dans le Finistère, et un projet complémentaire de traitement en Baie de Lannion.
Une dynamique volontaire, relayée par des mesures réglementaires en cas de résultats insuffisants
Les projets de territoire sont mis en œuvre sur la base du volontariat, dans un cadre collectif pendant les deux premières années d’exécution du projet, puis individuel si les actions collectives ne donnent pas les résultats attendus. En cas d’insuffisance des mesures volontaires, le Préfet de région pourra décider de la mise en œuvre d’une procédure de « Zones Soumise à Contraintes Environnementales », et rendre obligatoire tout ou partie des mesures individuelles. Cette décision pourrait donc survenir au terme des trois premières années de mise en œuvre des projets.
Eau & Rivières de Bretagne n’a pas apporté son approbation à ce plan
Le projet de Lannion mise sur le développement des surfaces en herbe en substitution du maïs polluant, et sur une restauration volontariste des zones humides. En baie de Saint-Brieuc, le plan validé s’éloigne des observations du Conseil Scientifique pour ménager l’élevage intensif de la région lamballaise. Il ne fallait pas « réduire les volumes de production ».
Eau & Rivières de Bretagne n’a donc pas apporté son approbation à ce plan lors de la réunion de la Commission Locale de l’Eau Dans la dernière ligne droite de la négociation, des reculs supplémentaires (division par 2 de la surface de céréales d’hiver à réduire, report d’un an de l’application des éventuelles obligations réglementaires en cas d’échec des mesures volontaires) sont encore venus affaiblir le projet. Celui-ci ne brillait déjà pas – c’est un euphémisme – par sa volonté de changer l’agriculture en amont de la baie : seulement 30 exploitations sur les 1800 du bassin devraient se convertir à l’agriculture biologique, très loin de l’objectif du Grenelle de l’environnement de consacrer 20 %des surfaces agricoles à ce mode de production respectueux de l’eau et des sols.
L’impressionnante armada de tracteurs et d’engin rassemblées sur la plage de Saint Michel en Grève, en baie de Lannion, donne une idée du gaspillage énergétique considérable et de la pollution de l’air, qu’engendre cette plaie des algues vertes. Source : Région Bretagne, Eau et Rivières de Bretagne.
Source : Environnement France | |
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