Prison ferme pour le médecin

Jugé hier pour conduite en état d'ébriété, l'homme de 41 ans a été incarcéré.

Avec le vocabulaire du professionnel de santé, le prévenu décrit calmement ses problèmes de boisson. « Des pulsions » et « une alcoolisation massive » sans symptômes de manque. Placé sous bracelet électronique pour de précédentes condamnations pour des conduites en état d'ébriété, ce médecin généraliste de 41 ans, de l'ouest de l'agglomération de Périgueux, était jugé hier en comparution immédiate pour une nouvelle conduite en état d'ivresse, samedi à Saint-Méard-de-Drône.
Deux litres de rosé

Alors qu'il était au volant de sa voiture avec un taux de 2,65 g d'alcool par litre de sang, il a occasionné un accident. Sortant de son véhicule, il a insulté l'automobiliste accidenté, l'a frappé, s'est mis à courir après des vaches dans un pré avant de tenter de repartir avec le vélo des agriculteurs venus à l'aide.

Alors qu'il aurait dû se trouver chez lui, il n'a pu s'empêcher d'acheter deux litres de rosé et de les boire, vite, comme à l'accoutumée. « Si vous ne pouvez vous empêcher de boire, au moins essayer de vous empêcher de conduire ! » tonne le président Charollois.
Une envie irrépressible

Le prévenu explique avoir fait plusieurs cures, tenté tous les médicaments de sevrage, même ceux interdits en France mais utilisés aux États-Unis, sans succès. Les anxiolytiques marchent un temps, mais l'envie irrépressible d'alcool revient à la moindre angoisse. Lundi, par exemple, c'est avec 3,30 g d'alcool dans le sang qu'il a été hospitalisé à Périgueux après avoir bu une bouteille de whisky.

« Il met sa vie gravement en danger ainsi que celle des autres. Pour protéger la société et lui-même, il faut le conduire en prison », rétorque le ministère public avant de requérir six mois de prison ferme et un mandat de dépôt, une annulation du permis de conduire, l'interdiction de le repasser avant 18 mois et 300 euros d'amende pour les contraventions.

Ce père de quatre enfants, qui n'a pas souhaité être assisté d'un avocat n'a pas exprimé un mot pour sa défense. Sans un battement de cil, il a accueilli le jugement du tribunal qui l'a condamné à trois mois de prison ferme et a suivi toutes les autres demandes du procureur. Il a été incarcéré à l'issue de l'audience.


Source : Sud Ouest